Sunday, January 22, 2006

La belle Katie Melua s'essouffle

Lorsqu'en 2003 est sorti "Call Off The Search", la critique fut mitigée, tantôt une talentueuse chanteuse au repertoire jazzy, tantôt un produit marketing formaté "jazz au rabais" porté par des maisons de disques surtout désireuses d'emmener la jolie britannique dans le sillon de Norah Jones et récupérer ainsi quelques millions. Il faut dire qu'ils ont mis le paquet, diffusions en boucle du titre "The Closest Thing To Crazy", apparitions télés, des pubs la présentant comme la nouvelle diva jazz...
Si l'écoute de son premier opus se révélait rafraichissante, des morceaux bien sentis, des ambiances variées à tendance folk rappelant la regrettée Eva Cassidy, en revanche, le second devient rapidement assez fade.
Le disque commence pourtant par un "Shy Boy" jazzy assez agréable, les parties de guitares donnant une relative bonne tenue au morceau. La suite se dégrade rapidement. Le "Nine Million Bicycles", avec ses flûtes très mal choisies, et le trop propre "Piece By Piece" deviennent rapidement agaçants. Les titres se succèdent sans convaincre pour autant. Ensuite, "Blues in the Night" au piano, n'a de "blues" que le nom, le solo d'harmonica ne permet malheureusement pas de relever niveau du titre, trop plat. Le blues, ça sent la clope et le whisky.
On s'ennuie ferme sur "Spider's Web" et "Blue Shoes". La reprise "On The Road Again" tranche avec le reste, et arrive à point, je commençais à somnoler. Le titre accueille des cuivres bien sentis, de très bonnes parties de guitares. A noter le plutôt sympathique "Juste like Heaven" de The Cure. S'attaquer à ce monument était très courageux, le résultat se révèlant assez probant, même si Robert Smith appréciera peut-être plus les yeux de la petite que la tournure de sa composition. Le disque se termine par "I Cried For You" et "I Do Believe In Love", deux ballades insippides à grand renfort de violons qui ne présentent que peu d'intérêt.
Pour ce deuxième album, la petite américaine ayant passé la majeure partie de sa vie en Irlande, nous propose un disque vraiment trop lisse, les voix débordent de réverbes, faisant perdre à l'ensemble son côté authentique. Les parties cordes sont très décevantes, des nappes jouées par un orchestre n'apportant pas l'effet de proximité d'un quatuor. Le tout sonne donc très variété, il faut plaire au grand public. Katie Melua faisait du folk sympathique tendance jazzy, maintenant, elle fait de la soupe "violonnisée" tendance Hélène Segara.
Quel gachis, sales maisons de disques !