Sunday, March 05, 2006

David Gilmour "On An Island", la montagne a accouché d'une souris...

Tout le monde l'attendait, le monstre sacré du rock, guitariste du groupe légendaire Pink Floyd, devait sortir un album en ce début d'année. Il faut bien avouer que la précédente tournée (sortie en dvd) a bouleversé tous les fans, retrouvant avec grand bonheur les standards des "Floyd" revisités avec sa magnifique guitare Taylor et ses talentueux musiciens acoustiques; violoncelle, contrebasse, piano à queue, choeurs... Tout y était.
L'enjeu était donc de taille, quand on possède un tel talent et réalisé une telle carrière, on se doit de mettre les petits plats dans les grands... Pour la préparation de cet opus, David s'est donc adjoint les services de Phil Manzanera (Roxy Music), du compositeur Zbigniew Preisner (BO des films "Le Décalogue" et "La Double Vie de Véronique") et de vieux amis tels que les countrymen David Crosby et Graham Nash, le claviériste des "Floyd" Richard Wright, et enfin le génial Robert Wyatt, auteur de disques éblouissants ("Rock Bottom" notamment).
Le disque commence par "Castellorizon", un semblant de musique de film, plus de deux minutes de nappes de synthé quand survient la guitare électrique de Gilmour, le phrasé est toujours superbe, le son est magnifique mais le morceau, une introduction du disque, n'a rien d'extraordinaire. Puis vient deux ballades, "On A Island", sans grande originalité, contenant presque trois minutes de solos, remarquez, il aime ça notre ami David... Puis un "The Blue" un peu fadasse. "Take a Breath" sonne un peu comme le Pink Floyd de la grand époque mais la qualité de la composition n'est pas transcendante, le morceau un peu répétitif. La suite, "Red Sky at Night", n'est en fait qu'un solo de saxo de trois minutes sur de très plates nappes de synthé. Aucun intérêt.
Puis David nous offre un blues gentillet, "This Heaven", et un "Then I Close My Eyes" totalement instumental, dans lequel il montre toute sa maîtrise du slide. Certes, le bonhomme est excellent musicien mais on se croirait dans une scène d'amour du "Titanic". Ensuite "Smile" est un titre joué dans la précédente tournée, une ballade à la guitare sèche, bof, bof.
Le disque approche de la fin, "A Pocketful of Stones", une musique de film à grand renforts de violons, s'éloigne complètement de ce qu'attendent les fans de Pink Floyd... Enfin l'album se termine par une ballade, "Where We Start" toujours ornée de nappes de synthé et de solos "gilmouresques", que j'aurai sans doute très vite oubliée.
Après cette écoute mes sentiments restent très mitigés, certes, le monsieur n'a rien perdu de son sublime touché, les ballades sont bien écrites, les enchainemenst d'accords bien trouvés mais le tout a tendance à verser dans l'insipide. Les nappes de synthé ajoutent un côté grotesque à la réalisation, et les solos de trois minutes, c'est malheureusement devenu "Has Been". Je me demande d'ailleurs quel fut l'apport de Robert Wyatt là-dedans... Quant à Stills & Nash, ça fait longtemps que nos deux "folkeux" sont tombés dans la suffisance et la non-créativité.
Ce disque est une déception, n'ayons pas peur des mots !

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